La sécurité des processus, l’écart entre les intentions et la mise en oeuvre
Dans un monde secoué par les pandémies et les guerres, la sensibilisation à la sécurité n’a jamais été aussi forte. Pourtant, un fossé inquiétant existe entre les intentions en matière de sécurité et la réalité sur le terrain. L’amélioration des performances en matière de sécurité et la réduction des risques constituent presque toujours un objectif. Cependant, de nombreuses entreprises industrielles ne disposent pas des plans et des outils adéquats pour atteindre cet objectif. Pour en savoir plus sur la culture de la sécurité, les différents facteurs qui influencent et stimulent les performances en matière de sécurité et le rôle des systèmes qui permettent d’atteindre les bons niveaux de sécurité et de gestion des risques.
UNE CULTURE DE SÉCURITÉ DOIT ÊTRE SOUTENUE
La culture organisationnelle est l’une des composantes qui a une influence majeure sur la gestion de la sécurité des processus. Mais le travail avec des tiers, les procédures internes et le soutien insuffisant de la direction générale constituent également des défis. Les membres du conseil d’administration peuvent dire que la sécurité est leur priorité absolue, mais ce message n’est pas nécessairement bien communiqué ou suivi dans l’entreprise. Ce n’est que lorsque le conseil d’administration fait de la sécurité une priorité qu’il en résultera une amélioration des performances en matière de sécurité.
DIRECTION FONCTIONNELLE
Il est tout aussi important de connaître les risques opérationnels que de disposer d’un leadership fonctionnel et d’être conscient des obstacles en matière de santé et de sécurité. La relation entre la sécurité des processus et les opérations de première ligne est encore souvent insuffisamment comprise et alignée. Chaque personne présente sur le site doit comprendre et gérer les risques potentiels selon les mêmes critères. Il est donc important qu’ils aient une compréhension suffisante de la manière dont leurs décisions affectent directement ou indirectement le tableau des risques.
INCIDENTS ET ACCIDENTS PAR APPROCHE EN SILO
Un système de sécurité solide nécessite un flux cohérent d’informations opérationnelles entre les différents départements d’une usine. Une rupture de cette coopération peut entraîner des incidents de sécurité. Dans de nombreuses entreprises industrielles, le partage des connaissances ou des informations entre les départements, les groupes et les fonctions est encore faible, voire inexistant. Une approche en silo rend moins solides les barrières dont dispose une organisation pour empêcher les risques d’accidents majeurs de se produire. Pour y remédier, il est important d’établir un système de communication solide. Avec les tiers, mais aussi au sein de l’organisation.
LES RISQUES NE SONT PAS ENTIÈREMENT COMPRIS
Quelques déclarations éloquentes sur les causes des accidents et des incidents :
« La sécurité des processus est une connaissance spécialisée et n’est généralement pas comprise par les opérations et la maintenance, ce qui entraîne des lacunes dans la mise en œuvre. »
« La production prend le pas sur la sécurité et cela conduit souvent à des raccourcis et à des incidents de sécurité. »
« La politique de sécurité de l’entreprise n’est pas soutenue par une maintenance préventive planifiée efficace. »
Ces exemples montrent le fossé qui existe entre la sécurité des processus et les opérations de première ligne. Ils exposent les contradictions entre la culture de sécurité et les ambitions en matière de sécurité. Ainsi, le comportement effectif sur le site ne correspond pas aux intentions de planification de la sécurité des processus. Ceci est au cœur du défi de la sécurité des processus. De précieuses sciences de l’ingénieur entourant la sécurité des processus sont en cours de déploiement. Ils déterminent comment les usines doivent être conçues et exploitées pour assurer la sécurité des biens et des personnes. Malgré cela, les barrières de sécurité s’affaiblissent avec le temps.
Il existe donc un véritable fossé entre l’intention opérationnelle et la réalité opérationnelle, ainsi qu’entre la politique et la mise en œuvre.
LES CONSÉQUENCES DE LA SOUS-DÉCLARATION DES INCIDENTS DE SÉCURITÉ
Une étude de Fedris, l’agence fédérale pour les risques professionnels, montre qu’un accident du travail sur neuf est ignoré. L’inspection du travail néerlandaise parle de 30 à 50 % d’accidents du travail non signalés. Ou comme l’expert en sécurité Bart Vanraes aime à le dire : « Ils sont cachés sous une couche de Tippex ». Les accidents du travail deviennent des accidents tippex pour des raisons financières ou pour éviter de nuire à la réputation. Elles se produisent également parce que les victimes ne parlent pas. Ils ne savent pas, ne peuvent pas évaluer ou ne pensent pas que c’est important. Ils n’osent pas ou ne doivent pas s’exprimer ou ont peur de perdre leur prime.
La prévention est rendue plus difficile par la distorsion des données officielles. En conséquence, les situations problématiques restent inchangées et le risque d’accidents futurs similaires augmente.
DE MEILLEURES INFORMATIONS, DE MEILLEURES DÉCISIONS
Pour combler les lacunes en matière de sécurité, chaque membre d’une organisation doit être armé des bonnes informations. Des décisions mieux informées conduisent à une plus grande sécurité. Les informations ne manquent pas. Mais souvent, les entreprises ne disposent pas de solutions efficaces pour contrôler et gérer tout cela. En adoptant une position résolue sur la sécurité et en mettant en œuvre les bons systèmes informatiques, vous comblez le fossé entre l’intention de sécurité et l’exécution.
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